Vous avez une certaine passion ou une expertise pour le graphisme et souhaitez en faire un métier en tant qu’indépendant ? Nous avons concocté pour vous cet article qui retrace le parcours d’un graphiste freelance, en partant de la recherche des premiers clients jusqu’aux solutions de gestion financière !
Qu’est-ce qu’un graphiste freelance ?
Pour partir sur de bonnes bases, il importe de définir tout d’abord ce que l’on entend par « graphiste freelance ». Il s’agit d’un professionnel qui œuvre dans le domaine des arts graphiques. Comme tout autre auto entrepreneur, il travaille à son propre compte et il vise une clientèle élargie, à l’exemple des entreprises ou des annonceurs.
En ce sens, il s’agit d’un indépendant dont le rôle est axé sur la communication visuelle. Il est donc en charge de la traduction des messages sous forme graphique afin de mettre en valeur un produit. Pour ce faire, il élabore et crée les différents composants d’un élément graphique : photo, couleurs, formes, icônes …
Vous l’aurez compris, il est responsable de l’identité graphique, de la charte graphique, des compositions visuelles ou encore des signalétiques. C’est, en outre, un des métiers qui rapporte le plus en tant qu’auto entrepreneur.
Comment devenir graphiste freelance ?
La bonne nouvelle c’est que le métier de graphiste freelance ne nécessite pas de diplôme spécifique. Toutefois, pour exercer dans l’univers du graphisme en France, la possession d’un certain bagage de compétences est nécessaire. Ainsi, si vous n’avez aucune expertise dans le domaine, vous pourrez vous inscrire à des formations. Voici les possibilités qui s’offrent à vous :
- Obtenir un BTS en design graphique
- Se former pour avoir un DMA Arts graphique
- Avoir un DNAT ou diplôme national d’art et technique
- Obtenir un DSSA ou diplôme supérieur d’arts appliqués
- Avoir un DNSEP ou Diplôme national supérieur d’expression plastique
Comment trouver des clients en tant que graphiste freelance ?
Le pilier d’une activité professionnelle et d’un bon business model pour des graphistes freelances repose toujours sur les entrées d’argents, en d’autres termes sur la clientèle. En ce sens, le fait de créer des contenus sur Instagram peut certainement aider, mais ce n’est pas vraiment la bonne technique pour pouvoir gagner sa vie en tant qu’indépendant sur le web.
Voici 2 tactiques que vous pourrez appliquer pour compléter les efforts que vous faites sur les réseaux sociaux.
Trouver des clients
- Pour optimiser vos entrées d’argent, il vous faudra penser à la création d’un portfolio. Il est même possible de tenir un blog ou un site sur lequel vous pourrez exposer les projets déjà effectués : logo, design ou identité visuelle. En toute évidence, il est nécessaire de le mettre constamment à jour et de l’enrichir avec des créations.
- Une fois cette première étape passée, pensez à prospecter la clientèle via des appels téléphoniques ou en répondant à des offres ou des requêtes spécifiques.
- Il est aussi possible de proposer vos offres de création visuelle à une entreprise ou des agences de communication. C’est d’ailleurs un schéma récurrent dans le cadre des externalisations de services web.
Et si vous êtes prêt à vous investir encore plus, rien ne vous empêche de vous inscrire sur plateforme de mise en relation de graphistes freelances et de clients. Elles ont l’avantage de vous faire gagner du temps.
Gagner en notoriété en tant que graphiste
Gagner ses premiers clients est une chose, mais être reconnu dans le domaine de la création de design en est une autre. En effet, plus vous gagnerez en notoriété, plus vos chances de pérenniser vos activités de conception sont grandes.
Pour vous imposer dans votre réseau de graphistes freelances, pensez à participer à des concours de création, à être présent lors des événements ou à faire des posts régulièrement. En outre, il est aussi possible de proposer des services supplémentaires pour augmenter votre plus-value de votre service.
Comment fixer vos tarifs en tant que graphiste freelance ?
Dans chaque domaine d’expertise, les tarifs doivent être fixés objectivement en plus de s’aligner aux offres concurrentes en France. En ce sens, il existe 3 critères dont vous devez tenir compte pour fixer vos tarifs en tant que graphiste freelance.
Un prix fixé au démarrage
Si vous démarrez tout juste votre activité dans le monde des graphistes freelances, retenez que vos offres ne peuvent pas égaler celui d’un expert du domaine. L’idéal serait alors de proposer, pour commencer, un tarif défiant toute concurrence en termes de création visuelle. Cette stratégie permet ainsi de créer votre réseau et d’obtenir vos premiers contrats, sans avoir à faire beaucoup de recherche.
En revanche, ne vous attardez pas trop longtemps dans cette phase pour ne pas dévaloriser votre travail de conception. Vous pourrez ainsi adopter cette technique pour quelques mois uniquement, car en continuant sur cette lancée, vous risquez d’attirer uniquement les clients « low cost ».
Si vous avez une page, une affiche ou des supports visuels de qualité, vos clients pourront sans doute revoir le prix par la suite et ils vous choisiront pour votre service, et non plus pour le prix.
Le benchmark
Avant de proposer un tarif à l’aveuglette, ne négligez pas le cours du marché. En général, les graphistes freelances optent pour des prix par jour de travail. Pour vous donner une petite idée de ce qui se fait, voici un barème des tarifs actuels :
- Graphiste junior : 250 euros/ jour
- Graphiste expérimenté : À partir de 300 euros et plus par jour
Gardez toutefois en tête que ces chiffres ne sont effectifs qu’en jours productifs. En ce sens, il est généralement impossible de baser directement vos calculs sur 20 jours ouvrés. Et si vous n’avez pas encore fait l’expérience de travailler en tant que graphiste freelance, sachez que l’on compte pratiquement 12 jours de production.
En effet, d’autres paramètres viendront combler vos temps de travail et il est important de les identifier préalablement. Outre vos créations, vous serez ainsi amené à vous concentrer sur : la comptabilité (devis, facture, relance, suivi d’encaissement…), les rendez-vous (brieffing, visite, suivi …), le développement de vos capacités, la gestion de vos mails, les appels…
L’estimation des revenus nets
Même si vous partez sur une estimation de 3000 euros de chiffre d’affaires mensuel (250 euros x 12 jours de travail productif), ne perdez pas de vue les charges et les provisions. En tant qu’auto entrepreneur, vous devez penser aux impôts et à d’autres paramètres qui viendront gratter sur vos gains.
Pensez ainsi à insérer certaines lignes budgétaires dans le calcul de vos revenus nets :
- 25% pour les charges sociales
- 27 % pour les frais professionnels (ordinateur, outils de communication, connexion …)
- 10% dédié à vos congés, en partant d’une base de 4 semaines de répit mensuel
Ainsi, si l’on tient compte de tous ses paramètres, les 3000 euros de chiffres d’affaires seront vite réduits à près de 1200 euros net mensuels.
Vous l’aurez compris, il est pratiquement impossible de proposer un tarif en dessous des 250 euros /jour. Si vous souhaitez avoir un revenu net plus conséquent, il faudra alors creuser au niveau de la tarification et non au niveau de la quantité du travail.
Comment gérer les délais et les livrables avec vos clients ?
Travailler en tant qu’auto entrepreneur, c’est également avoir le sens de l’auto discipline. Pour respecter au mieux vos délais de livraison, vous aurez également besoin d’instaurer une organisation adéquate. Voici quelques conseils qui vous seront certainement d’une grande aide.
S’abstenir d’indiquer des délais intenables
Lorsqu’on a un contrat en vue, l’erreur de débutant est généralement de proposer des délais de livraison écourtés pour se démarquer de la concurrence. C’est pourtant un piège à éviter, car vous risquez de perdre un client si vous n’arrivez pas à honorer vos promesses. De même, si le projet échoue, cela aura également des répercussions sur votre mental.
Pour éviter ce genre de situation, il faudra ainsi garder en tête que le client est généralement compréhensif par rapport au délai. Toutefois, il faudra exprimer vos propositions avec réalisme et diplomatie.
Avoir une idée de sa productivité
Un deadline ne s’impose pas à l’aveuglette. En effet, afin de gérer les délais, il est important de connaitre le temps que vous passerez à réaliser un travail en particulier. En ce sens, pour chaque type projet, pensez à calculer le temps de réalisation.
- Cas 1 : Si vous n’avez jamais travaillé pour votre compte, nous vous conseillons de vous référer au standard des graphistes freelances. Vous aurez ainsi une idée du timing nécessaire pour la réalisation d’un projet. En outre, si vous avez déjà travaillé pour une agence digitale, référez-vous à votre ancien timing tout en gardant une certaine marge d’erreur.
- Cas 2 : Si vous avez déjà eu l’opportunité de travailler sur plusieurs projets, vous pourrez évaluer votre timing selon votre propre expérience.
Avoir une bonne capacité d’anticipation
Afin de mieux gérer votre temps, il est nécessaire de diviser votre charge de travail en plusieurs étapes. En partant sur une telle démarche, vous aurez alors la possibilité d’avoir une meilleure projection temporelle, ce qui vous facilitera la gestion des missions, surtout si vous travaillez pour plus d’un client.
Penser à disposer d’une marge
La théorie et la pratique sont généralement bien différentes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est essentiel de prévoir une certaine marge lorsque vous faites le calcul de vos tarifs. En général, il est conseillé de multiplier vos couts de production par 1,2. Au niveau de la gestion temporelle, ce principe doit également être appliqué.
En effet, ne vous basez pas sur un intervalle d’heure exact, pensez toujours à multiplier le tout par 1,5. Ainsi, s’il y a des imprévus de dernière minute, vous disposerez d’assez de temps pour vous rattraper.
Comment établir des contrats avec vos clients en tant que graphiste freelance ?
Comme il s’agit d’un travail, ne faites pas les choses à moitié. En effet, il est toujours nécessaire d’avoir un contrat prêt à être relayé dans vos dossiers.
Toutefois, étant donné qu’on parle ici de contrat de prestation, il existe des clauses assez spécifiques. Pensez ainsi à bien tenir compte de ces dernières avant de passer à la signature d’un contrat. En ce sens, au moment d’élaborer ce document qui explicite les termes de la collaboration, pensez à insérer les clauses relative à/ aux :
- Droits d’auteurs
- Droits à l’image
- La validation du bon à tirer (BAT)
Outre ces 3 points primordiaux, le contrat doit inclure d’autres éléments standards, à l’exemple de :
- L’identification des parties : Cette information doit apparaitre dans les premières lignes de votre contrat. Il faudra y spécifier le nom de l’entreprise, la forme juridique, votre nom, votre statut et votre adresse.
- L’objet du contrat : Cette partie vise à éclaircir le type de prestation demandé et à accomplir.
- Les modalités d’exécution : Le calendrier d’exécution doit être détaillé dans cette section. On peut également y insérer des informations relatives à l’heure ou aux compétences.
- Les coûts et tarifs : Vous devez y clarifier l’ensemble des éléments liés à la rémunération. Il peut s’agir également des pénalités de retards, des acomptes ou des échéances.
- La durée : il faudra préciser s’il s’agit d’une durée déterminée ou indéterminée.
- Les obligations de chaque partie : Cette partie du contrat détaille d’un côté les termes relatifs à votre mission, et de l’autre, les obligations de paiement par le client.
- La résiliation et les litiges : Étayez cette partie avec les conventions que vous jugez pertinentes en cas de résiliation ou de litige.
Comment gérer les paiements avec vos clients en tant que graphiste freelance ?
Le premier élément qui optimisera votre gestion de paiement repose sur le délai de paiement. Il doit être fixé dépendamment de vos objectifs ou de vos besoins. De même, cet élément nécessite un accord préalable avec votre client.
En revanche, le délai de règlement suit un délai standard qui est généralement fixé à 30 jours, en comptant à partir des débuts de l’exécution de la prestation. Cependant, selon la loi, ce délai peut être revu à 60 jours si nécessaire, et si les 2 parties se sont accordées à ce niveau. Quoi qu’il en soit, sachez qu’il vous faudra toujours élaborer une facture à la fin de chaque mission.
Comment faire la promotion de votre travail en tant que graphiste freelance ?
En tant que freelance ou indépendant, il est important de faire la promotion de son travail pour la pérennisation des activités. En ce sens, pour enrichir votre portefeuille client, voici 2 techniques que vous pourrez adopter :
La création d’un tunnel de vente
Peu importe le type d’activité que vous entreprenez, il vous faudra toujours avoir un bon tunnel de vente. D’ailleurs, il s’agit de l’outil numéro 1 d’un bon chef d’entreprise. Un tunnel de vente est avant tout un canal qui permet de mettre votre client en confiance. C’est aussi un élément clé pour transformer les visiteurs en client.
Des contenus gratuits
Lorsqu’on travaille en tant que graphiste indépendant, il est très important de pouvoir générer du trafic sur sa page. C’est pour cette raison, qu’il vous faudra proposer des contenus à titre gratuit. L’idéal serait d’avoir un site dans lequel vous pourrez mettre en valeur les contenus que vous avez créés. Néanmoins, pour avoir plusieurs visiteurs, il faudra alimenter le site régulièrement. Dans la même foulée, pensez à soigner votre présence sur les différents réseaux sociaux.
En d’autres termes, il vous faudra publier des travaux que vous avez effectués dans le cadre de vos précédentes missions. Le visiteur pourra ainsi se projeter comme un futur client et vous proposer une collaboration.
Vous l’aurez compris, les contenus sont là pour accroitre votre crédibilité. Enfin n’oubliez pas la fameuse carte de visite.
Comment développer vos compétences en tant que graphiste freelance ?
Actuellement, les compétences acquises antérieurement deviennent très vite obsolètes. En effet, avec l’avancée rapide de la technologie, vous serez souvent amené à développer de nouvelles compétences.
L’idéal serait alors de vous exercer continuellement dans votre rôle de graphiste. Pour ce faire, vous pourrez partir sur les visuels que vous trouverez sur la toile. L’idée est de déceler des polices, des images ou des couleurs qui vous parlent. Dès lors, avec votre expérience, vous pourrez les associer à un type de projet précis et travailler sur votre idée.
Vous l’aurez compris, il est essentiel de se mettre à la pratique très souvent. Vous pourrez ainsi :
- Enrichir ou constituer votre propre banque de données pour gagner du temps
- Avoir plus d’aisance à suivre les briefs
- Permettre à votre cerveau d’être plus efficace dans les tâches à venir
Comment maintenir une bonne relation avec vos clients en tant que graphiste freelance ?
Vu que vous exercez en tant que professionnel indépendant, il faut que vous soyez à la recherche d’une relation saine avec votre clientèle. Cela permet non seulement d’optimiser la collaboration, mais aussi de fidéliser le client. Pour maintenir une relation de confiance avec votre client, prenez ainsi note des points suivants.
- Optimiser la communication
Pour vous assurer de livrer une affiche ou des supports visuels qui concordent avec les visions de votre client, pensez à optimiser la communication. Pour cela, centrez votre communication sur l’attente de votre client, essayez de comprendre exactement le rendu qu’il souhaite avoir : des images qui évoquent la beauté ? Des informations précises à mettre en valeur ? Etc. Une fois que vous aurez cerné ses besoins, ne coupez pas le contact, mettez-le au courant des avancées de la mission.
- Savoir refuser si nécessaire
Dans certains cas, il peut arriver que l’idée proposée par le client ne soit pas toujours autant prometteuse. Vous pourrez à ce moment lui indiquer ce que vous pensez de la chose, même s’il est vrai que vous ne souhaitez pas le vexer. En effet, il vous faudra toujours miser sur la réussite du projet, car un projet réussi fait un client satisfait. Toutefois, pensez toujours à argumenter vos choix.
De même, si votre client vous propose des demandes irréalisables, n’hésitez pas à décliner l’offre au lieu de vouloir lui plaire.